LE CHOCOLAT ARRIVE EN ROUSSILLON

le 02 August 2017 - Autour du chocolat

Si l’activité chocolatière artisanale en Roussillon est déjà présente dès la fin du XVIIe siècle, les matières premières provenant d’Espagne entrent le plus souvent en France par un actif commerce de contrebande. Depuis 1659, le Traité des Pyrénées a tracé une frontière qui divise le pays catalan. Le Roussillon, le Conflent, le Vallespir et une partie de la Cerdagne sont désormais rattachés à la France mais les frontaliers des deux Etats, liés par des siècles d’usages, de vie et de langue commune acceptent mal cette division et la combattent à leur façon.

Vers 1778, la fabrication se mécanise. Une machine hydraulique permet de broyer, mélanger et agglomérer la pâte. En 1785, un Roussillonnais du nom de François Basset tente de créer sa propre fabrique de chocolat. En témoigne une lettre reçue en avril par les Consuls de Perpignan par laquelle un compatriote, originaire de Ria, en Conflent, mais expatrié en Catalogne depuis quelques années, leur propose de faire bénéficier la capitale du Roussillon des avantages commerciaux qu’il a expérimentés à Barcelone : (le style et l’orthographe sont respectés). « A Messieurs les Très Illustres Consuls de cette Très Fidèle Ville de Perpignan. Supplie humblement le sieur François Basset, habitant le lieu de Ria en Conflent, résidant cy-devant en la ville de Barcelone et à présent dans cette ville de Perpignan, disant qu’après avoir exercé pendant quelques années en la-dite ville de Barcelone le métier de chocolatier, il s’est déterminé à revenir en sa patrie et de s’établir en cette ville de Perpignan pour y exercer le même métier, c’est à dire pour y faire le chocolat et le débiter et le vendre ouvertement et en boutique ouverte (…) ».

C’est ainsi qu’après délibération des consuls Ignace Bordas, Joseph Vergès et Antoine Laplante, consuls-juges de police de l’année, il est accordé au sieur Basset d’installer une fabrique et un commerce de chocolat français en la Fidélissime Ville de Perpignan.

On remarque au passage que, en 1779, « aucune maîtrise de chocolatier » n’existe à Perpignan.

Cette entreprise a-t-elle vu le jour ? Rien ne permet de l’affirmer car aucun document ne l’atteste, à ce jour.